Je vous écris dans le noir, Jean-Luc Seigle

« J’aime la langue arabe. Je ne comprends pas ce que les femmes marocaines disent en bas dans la rue, pas plus que je ne comprenais le langage des oiseaux quand petite fille mon père m’obligeait à le suivre à la chasse ; pourtant leurs chants me rassuraient. »je-vous-ecris-dans-le-noir

Un récit poignant dans lequel Jean-Luc Seigle laisse Pauline Dubuisson, meurtrière, faire la lumière sur les tourments de son passé qui ne finissent pas de la suivre. Voilà encore une nouvelle voix pour cette femme qui a inspiré tant d’artistes comme Henri-Georges Clouzot ou Michel Vinaver. Comment survivre à son passé quand celui-ci est sans cesse relaté ? Comment vivre avec des couteaux dans la plaie ? Jean-Luc Seigle donne une nouvelle respiration saisissante à cette femme laissant l’empathie gagner son livre, la peignant tiraillée entre ses meurtrissures, sa réalité, ses rêves, ses procès.

« Je vous écris dans le noir. Ce sont les premiers mots de la lettre qui est lue à la fin du film par le président de la cour d’assises. Ce sont mes mots. J’ai bien écrit cette lettre. Mais la veille de l’ouverture de mon procès, quand j’ai essayé pour la troisième fois de mettre fin à ma vie. »

Adèle Cuny

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