Là où le coeur attend, Frédéric Boyer

 

 

Pour écrire ce livre, Frédéric Boyer part de son expérience personnelle d’un grand désespoir. D’un long et grand désespoir. D’une phase dépressive.

« Il n’y a qu’une voie pour perdre sa voie au monde, c’est d’avoir le sentiment d’être arrivé là d’où littéralement on ne peut plus bouger.  D’avoir atteint l’inconfortable situation où même la chute est derrière nous. « 

L’auteur renoue avec l’espérance, à ne pas confondre avec l’espoir : « L’espérance porte l’espoir jusque dans l’impossible. L’espoir à lui tout seul est souvent une sorte de vanité, de contrainte mondaine obligatoire  de projection nécessaire et finalement de dépense, de dispersion « 

Traducteur émérite, du livre de Job par exemple, pour Frédéric Boyer traduire c’est vivre. Alors qu’il parle du mouvement de balancier qu’est la vie même, il ajoute :  » Il ne faut pas chercher à traduire du tout ce mouvement mais l’épouser, mais l’appeler , le désirer pour lui résister. Le laisser nous conduire jusqu’à l’incompréhension même du texte vivant où nous aurons alors à ce moment seulement la tâche d’envisager une traduction possible. « 

Traducteur de Job, Saint Paul ou Shakespeare, Boyer interrogé la place du désespoir, de la « fin de tout » dans le monde contemporain. La place des désespérés.

Je vous laisse découvrir les pages suivantes, véritable traité du désespoir et de l’espérance dans le même temps. Un livre pénétrant et lucide qui parlera à tous mais plus encore à ceux dont « le désastre soudain était la vie même comme un lieu perdu et vaste qui s’offrait devant  [eux] sans [qu’ils puissent] en reconnaître la moindre issue. Le tragique était d’être là, présent sans présence _, de devoir poursuivre une existence qui n’envisageait pas de suite ».

 

 

 

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