Encore un Dubois, et promis j’arrête !

« La nuit, ma femme me regarde dormir. Elle m’observe avec une telle insistance que cela finit par m’éveiller. Mais je ne bouge pas, j’ouvre seulement les yeux. »

bm_cvt_une-annee-sous-silence_2100Paul Miller vient de perdre sa femme qui s’est immolée dans leur maison avec leur chien. Paul assiste à la scène, sans pouvoir l’arrêter. C’est après ce drame que nous entrons dans la tête du narrateur.

On a comme l’impression que son cerveau a disjoncté depuis le suicide de sa femme. Paul n’hésite pas à torturer l’esprit de ceux qui l’entourent. Plus le récit avance, plus Paul devient misanthrope. Il se moque bien de Domingo Morez, son collègue de travail, il rit de son côté consciencieux, il se prend à le détester. Son voisin, un prêtre va aussi faire les frais du drôle d’esprit de Paul, ce dernier va faire exprès de confesser ses péchés : des problèmes sexuels. Paul n’hésite pas à pointer là où ça fait mal chez les autres. Et restent encore les deux fils de sa femme, dont il semble s’être complément détaché, alors qu’ils ont vécu plusieurs années ensemble. Pour eux, il a même de la haine.


« Je me trouve chez moi, enfermé à clé, rideaux tirés. Je suis essoufflé et mon cœur bat à toute force. Je n’arrive pas à reprendre mon calme, à me ressaisir. Quel toupet. Quelle audace. Ce cureton l’ignore peut-être, mais le jardin dans lequel il lance ses invitations est mon jardin. C’est mon jardin. »

Plus le temps passe et plus Paul se renferme sur lui-même, il perd même de son humour, jusqu’à ne plus parler, se taire définitivement, s’isoler. Même son psychiatre ne saura pas quoi en penser.

Encore un Dubois, où l’on retrouve la passion des tondeuses à gazon et des voitures. Un Dubois vif et piquant, qui se moque de notre quotidien, de nos propres angoisses ou nos certitudes. Un Dubois qui donne envie de se défaire de nos à priori, de nos fidélités, de nos petites habitudes.

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